L'état des lieux de la France et les propositions d'Hollande!

Publié le par riformistitorinesi

Contrairement à ce que j’entends encore trop souvent le charisme , « l’appeal »  n’entrent pas dans les  qualités qui font les grands présidents.

Dans une époque superficielle où la forme l’emporte souvent sur le fond elles font malheureusement partie des qualités qui font les bons candidats ou ceux perçus comme tel. Je trouve donc particulièrement injuste les critiques faites à F.Hollande , parfois même par des sympathisants socialistes : je peux comprendre qu’on se déclare inquiet par sa capacité à séduire un électorat sensible à l’apparence ou à la forme mais pas qu’on mette à priori en doute sa capacité à diriger le pays.

Qu’attend on en 2012 d’un candidat puis d’un président : qu’il analyse sans complaisance les forces et les faiblesses de la France, ses manques, ses crises sociales, sociétales et économique, sa place dans l’Europe et dans le monde,  qu’il en dégage un projet de société, puis les grandes lignes de son action et enfin son programme. S’il est élu  il devra avoir le courage et l’habileté de savoir le mettre en œuvre ou l’intelligence de l’adapter si les conjonctures économiques ou internationales devaient changer.

Que serait une brève analyse de l’état de la France d’aujourd’hui ?

-         Un pays qui se désindustrialise petit à petit et un chômage qui progresse surement mais plus vraiment lentement. Les PME et les industries dites « traditionnelles » disparaissent les unes après les autres. Les grands groupes se portent bien mais produisent toujours plus souvent à l’étranger.

 

L’industrie française souffre d’un cout du travail trop élevé si elle se frotte aux pays à cout de main d’œuvre moyen ou bas  et là il y a bien peu à faire, la distance à combler étant trop importante et une mise à niveau étant insupportable socialement ( réduction drastique des salaires, flexibilité totale, contrats précaires..) : la TVA « antidélocalisation «  de Sarkozy parait à cet effet bien dérisoire alors qu’elle risque en revanche de bloquer la consommation…

Elle souffre enfin d’un manque d’innovation, de valeur ajoutée si elle est en concurrence avec des pays comme l’Allemagne ou l’Italie et c’est là en revanche que doivent porter les efforts :il est nécessaire développer une vraie économie de la connaissance, favoriser le transfert de l’innovation aux PME, améliorer les liens entre universités et entreprises par la création de pôles technologiques, favoriser fiscalement qui investit dans les secteurs d’avenir ou le développement durable( la « green economy ») et pousser les universités à multiplier les diplômes en biotechnologies, nanotechnologies,etc..,  améliorer la formation tout au long de la vie y compris (surtout ?)  pour les chômeurs grâce à des partenariats plus forts entre le pôle emploi, les entreprises et les universités. L’Europe doit être consciente également que seule une plus grande coopération à l’échelle des pays  ( à l’image de ce qui fut fait pour Airbus)  mais aussi des régions permettra de rendre réellement efficace  les politiques industrielles. Le pacte de stabilité ne peut se résumer à un pacte d’austérité.

Quel candidat a fait cette analyse et ces propositions ? François Hollande

 

-          Un pays qui a mal à sa jeunesse et qui voit l’ascenseur social immobile, bloqué. Des jeunes  qui s’intègrent toujours plus tard et plus mal dans le monde du travail, un chômage des jeunes qui est à la fois structurel et conjoncturel. Les inégalités à la naissance qui perdurent et s’accroissent même alors que le rôle de la république est de les gommer pour donner les mêmes chances à tous.

 

     Une fiscalité plus juste et plus efficace est indispensable pour pouvoir financer toute politique d’égalité des chances ou de « redistribution des cartes » : il est nécessaire de taxer plus lourdement les hauts revenus, le capital, les rentes, les héritages et favoriser les investissements des entreprises par des incitations fiscales.

L’éducation doit être le pilier de toute politique d’égalité des chances, il est donc nécessaire d’adapter les effectifs de l’éducation nationale à cet enjeu. Une meilleure orientation dès le collège associée à une revalorisation des filières techniques adaptera la demande à l’offre sur le marché du travail (de ce point de vue-là, l’Allemagne peut effectivement être considérée comme un modèle).

Le "contrat de génération" peut permettre de favoriser l’embauche des jeunes ainsi que le maintien en poste des « plus de 55ans ».

La politique de la ville doit permettre de revitaliser les banlieues ou les villes en crise , de gommer ou d’atténuer les différences économiques et sociales avec le reste de la France. La création de zones franches, la réinstallation d’un vraie police de proximité proche des gens, des éducateurs et des associations, le développement des transports peri-urbains, la réforme des ZEP, le développement d’une démocratie participative au niveau des quartiers, de meilleurs liens entre associations et communes, toutes ces mesures permettraient de sortir de la ghettoïsation qui dure depuis des années.

Quel candidat a fait cette analyse et ces propositions ? François Hollande

 

Je traiterai dans un prochain article du renouveau du modèle d’intégration républicain proposé par François Hollande ainsi que ses propositions sur le rôle que la France se doit de jouer sur la scène internationale.

 

René-emmanuel Boukhechem

 

Publié dans DEMOCRAZIA

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